L’importance du financement pour les femmes et les filles
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L’enjeu
En permettant aux femmes de participer aux décisions relatives à la localisation des puits dans les villages, en s'assurant que les programmes de transfert monétaire bénéficient à toutes et tous et en garantissant aux femmes la disponibilité de centres de santé maternelle à proximité et leur accessibilité en cas de besoin – les financements en faveur de l'égalité des sexes permettent de s'assurer que les besoins des femmes sont satisfaits dans la planification du développement.
Le financement du développement est une question d'argent. Pour que les populations de toutes les régions du monde bénéficient du développement, des financements adéquats sont requis afin de concrétiser les engagements pris par les dirigeantes et dirigeants du monde. Afin que les fonds bénéficient à chaque personne, de manière égalitaire et équitable, des efforts ciblés sont souvent nécessaires. Par exemple, si les femmes n'ont pas accès à des moyens de transport sûrs ou à des services de garde d'enfants abordables, peu d'entre elles pourront bénéficier d'importants programmes sociaux ou professionnels.
Mais le développement inclusif coûte cher, et la planification et le financement des projets négligent souvent les besoins spécifiques des femmes. Cela fait plusieurs dizaines d'années que l'autonomisation des femmes souffre d'une pénurie chronique d'investissements, ce qui a entravé l'avancement des droits des femmes et de l'égalité des sexes.
Pour transformer la situation actuelle et s'assurer que les financements en faveur de l'égalité des sexes ne seront pas marginalisés lors de la « troisième Conférence internationale sur le financement du développement », qui se tiendra à Addis-Abeba en Éthiopie du 13 au 16 juillet 2015, ONU Femmes se mobilise actuellement en vue de cette occasion historique d’approuver un financement global complet pour les femmes partout dans le monde.
La première d'une série de trois conférences mondiales majeures en 2015, cette conférence visera à déterminer la feuille de route de la communauté internationale pour les 15 prochaines années (elle sera suivie par le Sommet des Nations Unies visant à adopter le programme de développement pour l'après-2015, qui se tiendra à New York en septembre 2015, et par la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se déroulera à Paris en décembre 2015 et au cours de laquelle un accord universel contraignant sur les changements climatiques en sera conclu). Le résultat qui sera négocié et adopté à Addis-Abeba préparera le terrain pour les nouveaux objectifs ambitieux du programme pour l'après-2015 en matière de développement durable, qui devrait comprendre un objectif distinct sur l'égalité de genre. Mais la concrétisation d’un tel objectif et des cibles sensibles aux questions de genre contenues dans l'ensemble des autres objectifs ne sera possible qu'avec les financements appropriés.
Les connaissances, les technologies et l'argent pour instaurer l'égalité de genre et l'autonomisation des femmes existent. Il est maintenant temps de faire des choix importants. Nous avons besoin de mobiliser des niveaux de financement sans précédent – en termes d'échelle, d'envergure et de qualité ¬– pour mettre en œuvre les objectifs en matière d'égalité des sexes dans le cadre du programme de développement pour l'après-2015, provenant de toutes les sources, à tous les niveaux. Partout dans le monde, les femmes ont besoin d'investissements et de ressources ciblés et cohérents. Il faut saisir ce moment!
Situation du financement du développement pour les femmes:
D’après les révisions du OCDE-CAD, seulement 5 pour cent de l'aide a été consacrée à l’égalité de genre pendant la période 2012-2013. Quant à l’investissement dans l'autonomisation des femmes, ce pourcentage est encore inférieur – 2 pour cent – et les engagements dans le secteur économique et productif sont stagnants.
Les investissements dans l'égalité de genre sont largement insuffisants et seule une faible proportion de l'aide est consacrée aux besoins spécifiques des femmes. Partout dans le monde, ces dernières ont besoin d'investissements et de ressources prioritaires, ciblés et cohérents.
À l’échelle mondiale, les femmes perçoivent des salaires en moyenne inférieurs de 24 pour cent par rapport à ceux perçus par les hommes.
Des efforts concertés de la part de toutes les parties prenantes sont nécessaires pour transformer l'architecture économique et financière mondiale. Nous devons nous attaquer aux causes structurelles des inégalités avec des politiques spécifiques. Pour lutter contre l'inégalité salariale entre les sexes, les gouvernements, les employeurs et les syndicats de travailleuses et travailleurs peuvent se focaliser sur un vaste éventail de solutions, depuis des politiques nationales en matière de salaires minimums jusqu'à la création d'emplois de fournisseurs de soins bien rémunérés et protégés dans le secteur public, afin de s'assurer de la bonne mise en œuvre des lois relatives à l'égalité des salaires.
Bien qu'aujourd'hui nous frôlions la parité des sexes en matière de scolarisation dans le monde, en particulier dans le primaire, très peu de pays ont atteint cette cible à tous les niveaux de l'éducation. Dans le monde, les femmes adultes ont en moyenne suivi 7,3 années de scolarité, contre 8,2 chez les hommes.
Les filles qui s'inscrivent à l'école doivent également pouvoir terminer leur scolarité, à tous les niveaux, et ne pas abandonner en cours de route. Les États doivent accorder la priorité à des investissements spécifiques, par exemple pour des toilettes destinées aux filles, des infrastructures adéquates, des programmes d'alphabétisation et technologiques, ainsi que des services de garde préscolaire pour que les mères puissent aller à l'école.
Dans le monde, seulement la moitié des femmes participent au marché du travail, contre trois quarts des hommes. Dans les régions en développement, jusqu'à 95 pour cent des emplois occupés par les femmes sont informels, dans des professions qui ne sont pas protégées par les lois du travail et qui ne bénéficient pas d’une protection sociale suffisante.
Des réformes et des innovations sont nécessaires dans le cadre de la fourniture de transferts sociaux et de services sociaux pour s'assurer qu'ils couvrent les femmes et les filles et qu'ils répondent à leurs besoins. Cela permettra ainsi de réduire les disparités entre les taux de pauvreté des hommes et des femmes, d'améliorer la sécurité de revenu des femmes et d'offrir une bouée de sauvetage aux femmes pauvres.
Selon l'OMS, le VIH/Sida est la principale cause de décès chez les femmes en âge de procréer dans les pays en développement.
L'inégalité de genre, qui se caractérise par des actes de violence à l'égard des femmes ou un rapport de force inégal, contribue à la propagation du VIH/Sida en exacerbant les taux d'infection. Souvent, les femmes disposent de moins d'informations sur le VIH/Sida et de moins de ressources pour prendre des mesures préventives, et leur accès aux services de traitement et de soutien est plus limité. Les femmes assument également un fardeau disproportionné en matière de dispense de soins aux personnes affectées.
Nous devons intégrer les besoins des femmes dans les stratégies et les budgets pour aider à enrayer la propagation du VIH/Sida et pour atténuer son impact sur les femmes.
Dans le monde, les femmes consacrent 2,5 fois plus de temps aux tâches familiales et aux travaux domestiques non rémunérés que les hommes.
Grâce à l’offre de congés payés et de services de garde d'enfant, les femmes et les hommes peuvent plus facilement équilibrer les tâches rémunérées et non rémunérées, et les femmes disposent d'un choix d'emplois plus vaste et d'un accès aux études et aux formations.
Nouvelles et discours
- Les pays parviennent à un accord historique pour financer le nouveau Programme de développement durable (15 Juillet 2015)
- Le financement transformateur mettra fin à l'inégalité de genre (juillet 2015)
- Un atelier souligne l'importance du financement en faveur de l'égalité des sexes pour l'après-2015 (juin 2015)
- Mobilisation de financements plus importants en faveur de l'égalité des sexes (Avril 2015)
- « Nous vous exhortons à accorder une place centrale à l'égalité des sexes et à l'autonomisation des femmes dans le cadre des discussions et des négociations sur le financement du développement » – Directrice exécutive (Avril 2015)
- Élimination de l'inégalité des sexes par le biais du programme pour l'après-2015 (Janvier 2015)
Reportages
Au Maroc, les budgets répondent aux besoins des femmes
Les besoins des femmes et des filles sont de plus en plus reflétés dans la manière dont les gouvernements consacrent leurs dépenses au Maroc et une nouvelle loi organique, adoptée en janvier 2014 par le Conseil du Gouvernement, a instauré l'égalité des sexes dans l'ensemble du processus de budgétisation.
Les femmes des zones rurales en Turquie accèdent à des services de dépistage précoce du cancer
Après avoir bénéficié de formations d'ONU Femmes sur une budgétisation sensible aux questions de genre, une municipalité en Turquie centrale a analysé ses services publics et a réalisé que les femmes qui vivent hors de la ville ne pouvaient pas accéder à des services gratuits de diagnostic et de dépistage précoces du cancer. Les services publics couvrent désormais plusieurs milliers de femmes dans les zones rurales pour les éduquer et leur fournir des moyens de transport gratuits jusqu'à un centre de dépistage.
Transformation du paysage en Inde, avec des chantiers qui ne comptent que des femmes
Les femmes dans les zones rurales peuvent maintenant demander du travail, gérer des chantiers et s'assurer que les salaires sont payés, en grande partie grâce à un projet qui a atteint plus de 30 000 femmes dans 69 villages du nord de l'Inde.
La vie des femmes des zones rurales en Éthiopie s'améliore en participant aux décisions budgétaires
Dans les communautés rurales à travers l'Éthiopie, les femmes des communautés ont de plus en plus d’influence dans les activités de planification et de budgétisation à l'échelle locale, ce qui leur permet d’assurer que les points de collecte d'eau sont construits plus près des villages, que l'accès des femmes à des crédits augmente et que les services de santé pour les femmes enceintes s'améliorent.
Une budgétisation sensible aux questions de genre en Asie du Sud-Est
Cette vidéo se focalise sur le recours à une budgétisation sensible aux questions de genre aux Philippines, au Timor-Leste et en Indonésie en tant qu'outil de promotion du développement et des droits des femmes. Les témoignages des fonctionnaires gouvernementaux et d'autres défenseurs mettent en avant le rôle qu'ils peuvent jouer dans la promotion du développement. La vidéo souligne également les défis persistants, ainsi que d'autres stratégies d'amélioration des activités de budgétisation sensibles aux questions de genre, tout en examinant l'impact final sur le développement.
Façonnement d'une révolution : transformation de la protection sociale pour les femmes en Égypte
Lancé en 2008, le programme égyptien de transfert monétaire conditionnel – en vertu duquel les familles à faible revenu bénéficient d'une aide financière du Gouvernement sous réserve qu'elles remplissent certaines conditions – s'est appuyé sur des modèles d'Amérique latine. Mais l'équipe qui l'a conçu, dirigée par la chercheuse féministe égyptienne Hania Sholkamy, l'a adapté en y accordant une place centrale aux droits des femmes. L'équipe s'est assurée que les femmes seraient rémunérées pour le temps consacré à remplir les conditions, en reconnaissant et en récompensant les tâches familiales non rémunérées qu'elles accomplissent, et que ces paiements seraient effectués par des virements bancaires pour que les femmes puissent maintenir un contrôle sur leurs propres finances. Après avoir atteint des résultats probants pour certaines des femmes les plus marginalisées en Égypte, le programme s'étend aujourd'hui à l'échelle nationale, avec une affectation budgétaire visant à couvrir un demi-million de familles en six mois.
Concrétisation des droits : transformation de la vie des femmes dans le nord-est du Brésil
Une initiative du Gouvernement qui fournit des formations professionnelles et une éducation sur les droits et la citoyenneté est en train de transformer la vie des femmes dans le nord-est du Brésil. Chapéu de Palha Mulher propose aux femmes un cours obligatoire de trois mois sur la politique publique dispensé par des formatrices féministes, et une petite allocation mensuelle ainsi que des services de garde d'enfant pour soutenir la participation des femmes. Après avoir suivi le cours, les participantes sélectionnent des formations professionnelles, choisissant souvent de développer des compétences correspondant à des emplois traditionnellement occupés par les hommes. Lancé en 2007 pour offrir des alternatives aux cultivatrices de canne à sucre en dehors des mois de récolte, le programme a depuis suscité la participation de près de 100 000 femmes et s'est étendu sur 89 municipalités de l'État de Pernambuco.
Prise en compte des femmes : accorder à l'égalité des sexes une place centrale dans la gouvernance au Maroc
Au Maroc, l'impact de chaque politique sur l'égalité des sexes n'est pas une préoccupation secondaire - il est pris en compte dès le départ. Par exemple, lors de la planification d'une école, l'argent est mis de côté pour s'assurer que les filles pourront y utiliser des toilettes adéquates. Depuis 2005, le Maroc élabore un rapport sur les questions de genre qui sert d'outil essentiel pour garantir une redevabilité et, en 2007, le Premier ministre du Maroc a envoyé une lettre à tous les départements, les exhortant à adopter une budgétisation sensible aux questions de genre. Actuellement, un total de 27 départements, qui représentent plus de 80 pour cent du budget du Gouvernement, ont adopté l'outil. Un grand pas en avant a été accompli en 2014, avec l'adoption d'une nouvelle loi sur les finances, qui oblige légalement le Gouvernement à tenir compte des questions de genre dans l'ensemble du processus de budgétisation.
Événements d'ONU Femmes à Addis
10 juillet 2015 :
De 8h30 à 10h45 au Hôtel Dreamliner, Addis-Abeba: Séance d'ouverture – Forum des femmes sur les financements en faveur de l'égalité de genre – Discours de bienvenue et d'ouverture donné par le Gouvernement éthiopien, la Directrice exécutive adjointe d'ONU Femmes et les représentants d'ONG, suivi d'une discussion sur les objectifs, le programme et les résultats, présentée par les membres du comité organisateur (FEMNET, le groupe de travail des femmes sur le financement du développement), et de présentations et commentaires d'experts et des principales parties prenantes, d'organisations féministes, de représentants de la société civile, de représentants gouvernementaux, etc.
De 19h00 à 21h00, une réception sera organisée en collaboration avec le groupe de coordination des organisations de la société civile d’Addis.
14 juillet 2015 :
De 8h15 à 9h45 au Africa Hall, Centre de conférences ECA, Addis-Abeba: « Financements en faveur de l'égalité des sexes – Résultats et bonnes pratiques » avec le Groupe de la Banque mondiale et la participation du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, le président du Groupe de la Banque mondiale Jim Yong Kim, le Premier ministre suédois, des ministres, ainsi que des représentants de la société civile et du secteur privé pour se focaliser sur des exemples de financement efficaces en faveur de l'égalité des sexes. La Directrice exécutive d'ONU Femmes animera l'événement.
De 13h15 à 14h45 à la salle MARS, Hôtel Elilly International, Addis-Abeba: « Financements transformationnels en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes » avec la participation de ministres issus d'un vaste éventail d'États membres (dont le Brésil, la Suède, la Suisse, l’Éthiopie (à confirmer), l’Inde, l’Indonésie, les Pays-Bas et le Royaume-Uni) pour mobiliser un soutien politique plus important en faveur d'un cadre de financement complet visant à concrétiser les engagements du programme de développement pour l'après-2015 en matière d'égalité des sexes. Cet événement lancera le Plan d'action d'Addis-Abeba pour des financements transformationnels en faveur de l'égalité des sexes et de l'autonomisation des femmes. La directrice exécutive adjointe d'ONU Femmes Lakshmi Puri prendra la parole.
De 14h45 à 16h00 au Hôtel Hilton, Addis-Abeba: Forum international des entreprises. Les points de discussion comprennent : les chaînes d'approvisionnement durables ; le sourçage et la production durables ; l'amélioration de l'engagement des femmes dans le développement du secteur privé. La directrice exécutive d'ONU Femmes participera en tant que panéliste.
De 18h15 à 19h45 au Hôtel Radisson Blu, Addis-Abeba: Financements en faveur de l'égalité des sexes : placer les femmes au centre des ODD en Afrique.Animé par l'UNECA et le Gouvernement éthiopien et organisé conjointement par ONU Femmes, le PNUD et l'UNECA, cet événement parallèle a pour objectif de soulever les questions ci-dessus par le biais d'une discussion de groupe interactive impliquant des décideurs issus des ministères des Finances et des ministères du Genre, ainsi que d'autres partenaires du développement et des organisations des Nations Unies. L'événement de la soirée impliquera des discussions de haut niveau qui examineront les enseignements dans le cadre des financements en faveur de l'égalité des sexes, du partage des meilleures pratiques et des exemples de réussite, et qui souligneront les principaux écarts à combler afin d’instaurer l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes dans le programme de développement pour l'après-2015. La Directrice exécutive d'ONU Femmes prendra la parole lors de l'événement.