Leadership et participation
Les femmes touchées par le VIH/sida et leurs organisations sont souvent exclues des décisions qui orientent les politiques et les programmes relatifs au VIH/sida. Leur droit de participer à ces décisions n'est pas respecté, et leurs contributions potentielles sont ainsi perdues, aussi bien leur leadership que leur opinion sur l'épidémie. La lutte contre le VIH/sida nécessite d'agir sur tous les fronts et ne sera efficace que lorsque les rôles et les priorités des femmes, tels qu'elles les auront définis, seront complètement intégrés à tous les aspects de la prise de décisions.
Nos solutions
ONU Femmes apporte son soutien aux organisations de femmes qui vivent avec le VIH/sida, dont les prestataires de soins, en vue d'élaborer des programmes d'action communs, de définir des solutions plus adaptées à leurs priorités, et de renforcer leur participation aux interventions de lutte contre le VIH et le sida. Nous les aidons à cultiver leurs compétences en leadership et à procéder à un examen des stratégies, des lois et des politiques nationales relatives au VIH/sida. L'identification des disparités de genre oriente les efforts visant à améliorer la qualité et l'accès aux services et à des ressources plus nombreuses. Le renforcement des réseaux permet aux femmes de maintenir un plaidoyer concerté en faveur de politiques publiques qui protègent leurs droits et leurs vies.
La première conférence nationale du Kenya sur le leadership des femmes vivant avec le VIH/sida a été organisée en 2011 avec le soutien d'ONU Femmes. Rassemblant plus de 200 participantes, elle a aidé les femmes à se mobiliser autour d'un programme national commun de plaidoyer qui visait à traduire les engagements politiques par des actions à plus grande échelle et par le renforcement des ressources disponibles afin de prévenir de nouveaux cas d'infection par le VIH mais également de défendre les droits des femmes et des filles et de répondre à leurs besoins. Des réunions de suivi avec le Conseil national de lutte contre le sida du Kenya et avec le Réseau national des personnes vivant avec le VIH ont été organisées. Elles ont permis d'affecter des subventions aux femmes qui vivent avec le VIH/sida dans le cadre du projet Guerre sans merci contre le VIH et le sida, une initiative de 115 millions de dollars américains appuyée par la Banque mondiale.
L'aide que nous avons apportée aux organisations de femmes vivant avec le VIH/sida au Rwanda les a aidées à négocier avec succès avec les décideurs politiques en vue d'intégrer les questions de la stigmatisation et de la discrimination dans le Plan national pour une action accélérée en faveur des femmes, des filles, et de l'égalité des sexes dans le contexte du VIH 2010-2014. De plus, ces organisations sont arrivées à un accord stratégique avec le Réseau national rwandais des personnes vivant avec le VIH en vue de restructurer l'organisation et d'inclure des femmes à tous ses niveaux, à commencer par le Conseil d'administration.
Les nouvelles capacités de la Communauté des femmes vivant avec le VIH/sida au Cambodge en matière de leadership et de plaidoyer ont renforcé son engagement aux côtés de l'Autorité nationale de lutte contre le sida et du ministère de la Condition féminine. Pour la première fois, des femmes aux prises avec le sida ont participé aux consultations préparatoires à l'élaboration du Plan stratégique national 2011-2015. En outre, la coordonnatrice nationale de ce groupe a été officiellement élue au sein du Mécanisme de coordination dans les pays du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Elle est devenue la première et seule femme touchée par le VIH/sida à faire partie de la délégation officielle du Gouvernement auprès de la Réunion intergouvernementale de haut niveau de l'Asie et du Pacifique sur le VIH et le sida 2012, créant ainsi un précédent dans la région.
Au Mozambique, avec la collaboration de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), ONU Femmes a contribué à relier entre elles 45 associations de femmes aux prises avec le VIH et le sida de 11 provinces, représentant au total 3 000 membres. Leurs échanges ont abouti à une entente concernant une Charte des femmes qui énonce les actions locales et nationales à entreprendre dans huit domaines, y compris la réorientation des politiques et des budgets publics en vue de refléter les préoccupations des femmes touchées par le VIH/sida, l'expansion de services sociaux et de santé de qualité, et l'intégration des femmes à la prise de décisions. Les femmes vivant avec le VIH/sida comptent présenter cette charte au Président du Parlement et aux principaux délégués ministériels avec le soutien du Caucus parlementaire pour la prévention et la lutte contre le VIH/sida. Non seulement la charte présente leurs opinions et leurs priorités, mais elle pourrait également servir d'instrument pour responsabiliser le Gouvernement et la communauté des donateurs envers la réponse qu'ils apportent aux préoccupations de ces femmes.