Planification nationale
En dépit d'une volonté croissante de prendre en compte les aspects de l'épidémie de VIH/sida liés à l'égalité des sexes, des divergences considérables subsistent entre les aspirations et les actions entreprises. Comme les femmes se trouvent largement en marge de la prise de décisions, les plans et les politiques concernant le VIH/sida ne permettent pas de répondre aux besoins des femmes et des filles ni de garantir le respect de leurs droits. Cette situation empêche l'élaboration de programmes et de budgets adéquats, ce qui compromet l'accès des femmes à la prévention, aux traitements, aux soins et aux services de soutien.
Un défi supplémentaire provient du manque d'expertise technique et d'outils dont souffrent certains organismes de planification nationale pour réaliser une analyse comparative entre les sexes du VIH/sida et pour accorder la priorité à la dimension genre. Des capacités leur sont nécessaires pour collecter des données ventilées en fonction du sexe et de l'âge et pour établir des rapports sur les indicateurs spécifiques relatifs à l'égalité des sexes servant à contrôler et à évaluer l'efficacité des interventions contre le VIH/sida.
Solutions
ONU Femmes appuie les gouvernements et les groupes de la société civile afin que l'égalité des sexes soit intégrée dans les plans, les programmes, les budgets et les systèmes de contrôle et d'évaluation nationaux en matière de sida. Nous contribuons également à renforcer l'intégration du VIH et du sida dans les politiques et les plans d'action nationaux concernant des thèmes tels que l'égalité des sexes, la violence basée sur le genre, l'autonomisation juridique, la stigmatisation et la discrimination, en particulier dans les pays les plus touchés par l'épidémie.
Dans le cadre de nos partenariats avec les organismes nationaux de coordination de la lutte contre le sida, nous apportons une analyse comparative entre les sexes et une évaluation des plans et des programmes consacrés à la lutte contre le VIH/sida. Nous contribuons en outre au renforcement de l'expertise interne en la matière. Nous favorisons le renforcement des capacités du personnel à intégrer l'égalité des sexes dans la planification à la fois au sein de ces organes et des ministères nationaux.
Au Cambodge, un audit de genre a aidé l'Autorité nationale de lutte contre le sida et le ministère de la Condition féminine à définir les points essentiels du plaidoyer en faveur de l'intégration de la dimension genre dans le Plan stratégique national 2011-2015 sur le VIH et le sida. Par exemple, la lutte contre la transmission du VIH/sida au sein du couple est devenue une priorité. Au Soudan, ONU Femmes s'est jointe à ONUSIDA pour favoriser l'inclusion de la dimension genre dans le Programme national de lutte contre le sida, avec pour résultat l'adoption de diverses mesures associées dans le Plan stratégique national soudanais de lutte contre le sida 2010-2014. Le Rwanda a présenté la déclaration d'un budget sensible au genre visant à l'affectation de ressources suffisantes aux femmes dans le cadre des politiques et des programmes de lutte contre le VIH/sida.
En Jamaïque, en 2011, ONU Femmes a contribué à la préparation de dirigeantes vivant avec le VIH/sida en vue d'une réunion de décideurs politiques de haut niveau consacrée à la stigmatisation, à la discrimination et aux questions de genre dans le contexte du VIH/sida. Cette réunion a débouché sur la signature de la Déclaration d'engagement à éliminer la stigmatisation, la discrimination et l'inégalité entre les sexes, qui est la première entente de ce type dans la région Caraïbes. Dans la foulée, nous avons formé des activistes afin qu'elles participent aux consultations sur le projet de Plan stratégique national sur le VIH/sida 2012-2017. Celui-ci comprend désormais une série de dispositions sur l'égalité des sexes et les droits de l'homme, telles que la formation des travailleurs sociaux pour leur apprendre à identifier les liens existants entre le VIH/sida et la violence basée sur le genre et à y réagir.
ONU Femmes et ONUSIDA collaborent afin d'aider les pays à mieux comprendre les facteurs de transmission du VIH/sida liés au genre et à définir des réponses adaptées, notamment par l'investissement dans la recherche et par le rassemblement d'éléments probants. En 2012, pour le compte de l'Association des nations du Sud-Est asiatique, nous avons participé à l'organisation d'une consultation sur la transmission du VIH/sida entre partenaires intimes au sein des populations à haut risque. Des représentants des gouvernements nationaux et des organisations de la société civile, dont des groupes essentiels de femmes et de filles touchées par la maladie, ont adopté des recommandations visant à atteindre l'objectif de cette Association qui consiste à réduire la transmission sexuelle du VIH/sida de 50 pour cent d'ici 2015.