Mettre fin à la violence à l’égard des femmes : nouveaux angles de travail
Le problème de la violence à l’égard des femmes et des filles continue d’évoluer. Face à l’émergence de nouveaux types de violence, mais aussi grâce à une meilleure compréhension de leurs diverses causes, ONU Femmes cherche à mieux exploiter ses ressources dans le cadre de ces nouveaux angles de son travail.
Pratiques néfastes
Ces pratiques sont multiples : mutilations génitales féminines (MGF), mariage précoce ou mariage d’enfants, violence liée au thème de la dot, violence liée à la sorcellerie et à des pratiques qui y sont liées, tabous ou pratiques en lien avec le corps des femmes, préférence pour les fils au détriment des filles et infanticides de ces dernières. Il est estimé que 650 millions de filles et de femmes toujours en vie ont été mariées alors qu’elles n’étaient que des enfants, et qu’au moins 200 millions d’entre elles en vie aujourd’hui ont subi une forme quelconque de MGF. De telles pratiques persistent parce qu’elles reposent sur des normes sociales et des préjugés quant aux rôles associés à chaque genre. Elles débouchent souvent sur de graves formes de violence ou constituent elles-mêmes des formes de violence à l’égard des femmes et des filles. ONU Femmes travaille avec des gouvernements, des partenaires de l’ONU et des organisations de la société civile pour mieux faire ressortir les liens entre l’inégalité des sexes, la violence à l’égard des femmes et des filles et les pratiques nuisibles, dans le but d’aborder ces questions de manière globale et de suivre une approche transformatrice en matière de genre.
Traite des femmes et des filles
Les femmes et les filles représentent 72 pour cent des victimes de la traite détectées dans le monde, les filles représentant près de 77 pour cent des enfants victimes de ce crime. Travaillant dans ce cadre en partenariat avec d’autres organismes des Nations Unies et organisations internationales, ONU Femmes est membre actif du Groupe de coordination interinstitutionnelle contre la traite des personnes, et sa représentante en a été la coprésidente de 2019 à 2020. Ce groupe a pour mission de faciliter une approche globale et exhaustive de la prévention et de la lutte contre la traite des personnes, outre l’offre de mesures de protection et de soutien aux victimes et aux survivants/es. En 2020, la pandémie de Covid-19 aggrave plus encore les vulnérabilités des groupes à risque, dont les femmes et les filles.
Lutte contre le harcèlement sexuel
Entre 2018 et 2020, le Bureau de la Coordonnatrice exécutive et porte-parole d’ONU femmes sur la lutte contre le harcèlement sexuel, dirigé par Mme Purna Sen, a travaillé sur la lutte contre le harcèlement sexuel à la fois au sein des institutions onusiennes et à l’extérieur. Il s’est efforcé de faire progresser la reconnaissance des droits des victimes-survivantes du harcèlement sexuel, où qu’elles se trouvent, et à encourager l’évolution nécessaire sur le plan culturel pour mettre fin à cette forme de discrimination. Il a aussi contribué à améliorer la compréhension du harcèlement sexuel en tant qu’atteinte aux droits de la personne, liée à d’autres types de violence, afin de cerner les pratiques prometteuses pour y mettre fin.
Violence en ligne facilitée par les TIC
Bien qu’il n’existe toujours pas de définition généralement acceptée et de données précises sur la violence en ligne facilitée par les TIC, les recherches montrent que les femmes en sont non seulement les victimes les plus nombreuses, mais souffrent aussi des conséquences les plus graves de ce phénomène. La pandémie de Covid-19 pousse les femmes et les filles à utiliser Internet plus que d’habitude pour rester connectées au monde ; elles sont donc plus facilement la cible de violences en ligne qui s’expriment entre autres sous forme de menaces physiques, de harcèlement sexuel, de traque intimidatrice, de « zoom raiding » et de « sex trolling ». ONU Femmes demande aux gouvernements de s’engager à améliorer la sécurité en ligne pour les femmes et les filles et soutient les organisations de femmes dans la lutte contre la violence en ligne facilitée par les TIC ; ces efforts sont nécessaires tant que dure la pandémie de Covid-19 et le seront aussi par la suite.